L'estime de soi, cela peut-il s'enseigner ?

Parmi ceux-ci, de nombreux acteurs de centres psycho-médico-sociaux ou de services de promotion de la santé à l'école, ainsi que des enseignants du primaire et du secondaire.


Cette journée avait pour objectif d'éclairer les liens entre l'estime de soi et le bien-être en général, l'estime de soi étant envisagée telle une compétence "préventive" et de promotion de la santé mentale. Aussi, l'estime de soi était particulièrement approchée à travers ses liens avec l'école, et donc ses implications dans la réussite scolaire et l'épanouissement éducatif.


L'introduction de cette journée a été l'occasion pour Marie-Line Poucet, directrice des Actions de Quartier du CPAS de Charleroi et Olivier Georges, directeur des Services de Santé mentale du CPAS de Charleroi, de rappeler le cadre institutionnel dans lequel se situe cette rencontre à destination des écoles. Par ailleurs, Emmanuelle Caspers, coordinatrice de l'Equipe Prévention et Promotion de la Santé des Services de Santé mentale a organisé les différents échanges tout au long de la journée.


Lors de la matinée, consacrée aux écoles primaires, Germain Duclos, psychoéducateur et orthopédagogue, a développé les fondements de l'estime de soi chez l'enfant à l'école primaire, et autour de l'école. Ensuite, Léonard Guillaume, enseignant et chercheur, membre du Groupe Belge d'Education Nouvelle a présenté la réflexion qu'il a dégagée de son expérience d'enseignant. Il a, par ailleurs, illustré ses propos par la présentation de pratiques pédagogiques qu'il met en place dans sa classe pour promouvoir l'estime de soi des élèves : vivre des expériences positives, travailler à la réalisation d'un chef-d'œuvre, multiplier les occasions pour l'enfant d'avoir un statut d'expert, l'émulation plutôt que la compétition, etc.


Lors de l'après-midi, consacrée aux écoles secondaires, Germain Duclos a développé les fondements de l'estime de soi chez l'adolescent à l'école secondaire , et autour de l'école, durant cette période charnière que représente l'adolescence. Ensuite, Benoît Toussaint, enseignant et membre fondateur de Pédagogie Nomade, accompagné de Kevin Strijkman, élève à l'école qui a pour projet pédagogique « Pédagogie nomade », ont témoigné du fonctionnement et des activités quotidiennes de leur école : ateliers plutôt que cours, assemblée générale, « bonjour matinal », etc. Ils ont souligné le rôle des projets mis en œuvre : un atelier consacré à Georges Brassens a permis la production d'un livre (biographie, anthologie, traductions…), l'organisation d'un concert et d'une une soirée cabaret.


Enfin, un stand reprenant des ouvrages théoriques et pratiques sur l'estime de soi a été organisé par le Centre Local de Promotion de la Santé de Charleroi-Thuin. Les participants ont pu y découvrir de nombreux outils durant les pauses et à la fin des interventions. Cette journée a donc été l'occasion de montrer la place et l'articulation des différents acteurs éducatifs (professionnels ou non) dans le développement de l'estime de soi.


A la question « L'estime de soi, cela peut-il s'enseigner ? », les acteurs de cette journée ont répondu « non, elle ne s'enseigne pas ». L'estime de soi se vit, elle s'imprègne dans les activités, elle se construit sous le regard bienveillant de l'autre, elle se favorise par des attitudes et des moyens de la part des personnes signifiantes.


Et dans l'avenir... à quelles questions pourrions-nous répondre ? Quelques idées émises par les participants : comment gérer son stress ? ; Comment mettre des limites ? ; Comment soutenir les parents dans leur rôle éducatif ? ; Comment développer la motivation des élèves ? ; Comment faire face à la violence ? ; Comment gérer l'influence des médias ? ; Comment l'école peut-elle lutter contre l'exclusion sociale ? ; Etc. Voilà donc des perspectives pour organiser d'autres rencontres pour le milieu scolaire.